« Novaterra a su prouver qu’il est un promoteur solide. Les ventes démontrent la confiance du marché. »
Julie Merle et Karina Paul, Sales et Executive et Sales Administrative chez Novaterra, ont rencontré les équipes de Business Mag pour échanger sur l’évolution du marché dans le contexte particulier que nous traversons en ce début d’année 2021. Elles soulignent l’intérêt des Mauriciens pour l’investissement immobilier, et plus particulièrement dans la terre.
Business Magazine : La commercialisation des biens résidentiels a-t-elle connu un fort ralentissement ces derniers mois dans le sillage de la crise sanitaire ? Quel bilan faites-vous de l’année écoulée ?
Julie Merle : Malgré la crise sanitaire et économique, je dirais que la commercialisation des biens résidentiels pour cette année se conclut sur une note plutôt positive. En effet, nos projets ont abouti et les rares biens qui ont fait l’objet d’une annulation ont finalement trouvé acquéreur. Nous enregistrons beaucoup de demandes pour des terrains, ce qui est le signe d’une volonté d’investir dans la terre. Nous avons en revanche relevé un ralentissement sur les offres de biens bâtis. Cette tendance n’est toutefois pas significative dans le cadre d’une ville en plein lancement. Novaterra a su prouver qu’il est un promoteur solide. Les ventes démontrent la confiance du marché vis-à-vis du groupe Terra pour, d’une part, assurer la finalisation du projet, et d’autre part, maîtriser le développement tout en respectant les normes environnementales.
Karina Paul : La cible mauricienne reste très intéressée par la terre. C’est un investissement qui prend tout son sens, encore plus dans un cadre insulaire. De plus, la notion d’héritage reste un symbole fort de la culture mauricienne.
Quel impact ont eu les événements de ces derniers mois sur le marché de l’immobilier résidentiel ?
Julie Merle : Certains acteurs du marché ont accéléré leur processus de commercialisation de terrains résidentiels pour profiter à la fois de la hausse de l’intérêt, et pour s’aligner sur les nouvelles mesures gouvernementales qui rendent accessibles l’achat de terrains aux étrangers déjà résidents. D’après les premières informations recueillies, il semble que ces nouvelles mesures ont impacté positivement les décisions d’achat. De plus, le permis de résidence est aujourd’hui accessible lors de l’acquisition d’un bien à partir de 375 000 dollars. Nous avons également noté un plus fort intérêt de la part des acheteurs de certains pays pour Maurice, tels que l’Afrique du Sud. De ces acquéreurs potentiels, nous recevons non seulement des demandes d’informations mais aussi de nombreuses requêtes pour des permis de résidence.
Karina Paul : Malgré une hésitation de la part de certaines cibles, investir dans des biens fonciers ou immobiliers reste une valeur sûre, spécialement dans un contexte où les taux d’intérêt sont faibles.
Doit-on s’attendre à une baisse importante des prix de l’immobilier résidentiel ? Pourquoi ?
Julie Merle : Concernant les nouveaux projets, l’attention est focalisée sur la capacité des développeurs à limiter la hausse des prix de vente. En effet, cette capacité a été impactée par l’augmentation des prix des matériaux de construction, qui sont le plus souvent achetés en dollars. La fermeture des frontières et la baisse du trafic aérien et maritime affectent également les prix. Cependant, il semblerait que les prix de location et de revente de biens résidentiels soient les plus touchés : nous notons actuellement des baisses significatives dans certaines régions.
Karina Paul : Le prix des terres agricoles semble, quant à lui, maintenir son cours. Ceci pourrait s’expliquer par la hausse de la demande post-Covid et par la prise de conscience des acteurs du marché concernant la capacité limitée d’une île sur son patrimoine foncier. De plus, le confinement et l’approvisionnement limité en produits de base ont enclenché une prise de conscience de l’importance de l’agriculture. Ainsi, beaucoup de demandes viennent d’entrepreneurs potentiels dans ce secteur.
Quand pensez-vous que la situation reviendra à la normale ?
Julie Merle : Nous avons constaté une évolution du type de clientèle. Elle est due au contexte : nous avons en effet eu une part plus importante de clients mauriciens. De plus, malgré le fait que la situation économique et financière soit difficile actuellement, l’augmentation de la classe moyenne ces dernières années a fait qu’une partie des potentiels acquéreurs a encore un pouvoir d’achat important. Nous pensons également que l’ouverture des frontières et les modifications des conditions de quatorzaine impacteront positivement les ventes et permettront d’accélérer le retour à un niveau pré-Covid.
La crise sanitaire et le confinement ont plus que jamais démontré l’urgence de garantir notre autosuffisance alimentaire. Les récents événements influenceront-ils la stratégie du groupe Terra en ce qui concerne ses terres agricoles ?
Karina Paul : Il est vrai que l’autosuffisance alimentaire est redevenue un sujet important depuis la crise sanitaire et le confinement. Novaterra maintient sa stratégie de développement en matière de terres agricoles. Comme expliqué plus tôt, nous constatons une augmentation des initiatives d’entrepreneurs « green » et nous verrons très certainement se développer un ensemble de projets agricoles au niveau national sur le moyen terme.